Allez la chatte !
Sous ce titre à la fois grossier et machiste, se cache un appel solennel à Madame La Chance. Depuis mon dernier post, j'ai joué 13 000 mains environ en NL30 et je suis aujourd'hui quasi revenu à zéro. Pourtant, la NL30 est une limite sur laquelle je suis de plus en plus à l'aise. J'identifie maintenant facilement les joueurs réguliers qui ont un bon niveau et les joueurs qui n'hésitent pas à payer hors-cotes en permanence. Contre les « regs », il y a peu de value à faire : la taille des pots sont contrôlés en permanence.
Pour en revenir à cet EV qui me fait si mal (17 caves en dessous), maintenant que j'ai acquis Hold'em Manager, j'ai voulu en savoir plus sur mes all-in. Je me suis dit, que peut être je prenais de mauvaises décisions. En fait, je suis parti 278 fois all-in à la turn ou avant en 26859 mains, soit 1 fois toutes les 97 mains. Sur ces 278 fois, j'ai été devant 158 fois (dont 9 fois l'adversaire était drawing dead) et derrière 114 fois (10 fois j'ai été drawing dead). 6 autre fois nous étions à 50/50 exactement. 1er constat : dans la majorité des cas je suis devant.
Ayant la très nette impression que je « déchattais » sur les 80/20 et plus, j'ai donc filtré ces all-in. 90 fois j'ai été favori à 80% et plus, moins les 9 drawing dead adverses, soit 81 fois ou je prends le risque de perdre le coup. Sur ces 81 mains, je perds 14 fois, soit dans 17.3 % des cas. Dans le cas inverse, j'ai été derrière 60 fois lors de 20/80 et plus, moins les 10 fois fois où j'ai été drawing dead, soit 50 fois où je dois perdre le coup. Sur ces 50 mains, j'en ai gagné 4, soit 8 %. Je déchatte donc plus deux fois plus que je ne chatte, ou bien l'inverse. Le gros des 17 caves manquantes se trouve donc dans ces chiffres.
Pourquoi cette branlette intellectuelle ? Pour essayer de comprendre et tenter de me rassurer tout simplement (lol). Alors oui, bien sûr je sais que l'on ne doit pas se focaliser sur l'EV, mais quand même ! Il est très désagréable de faire du sur-place alors que l'on devrait être bien plus haut.
Étant cartésien et croyant à la loi des grand nombres, je sais que cette situation ne peut pas durer éternellement, et qu'à un moment donné ou un autre les courbes vont tendre à se rapprocher très significativement.
Le bad run ne se situe pas uniquement sur les all-in avant la river. Il y a aussi tout les gros pots perdus à la river où tout s'emballe. Le genre de coups où je 3bet AK du bouton et suis payé par 5-2 (sic). Flop : AQ3 – Cbet payé – Turn A – Re-Cbet payé – River : 4
J'ai appris à adapter la taille de mes mises de continuation bet en fonction du profil du joueur adverse. Je sais pertinemment, qu'un joueur gagnant ne paiera jamais 65 % du pot au flop sur un vague tirage, alors qu'une mise de 80 % de pot, effrayera rarement un joueur perdant. Le 2 barrels contre ces joueurs perdants est une arme plus dissuasive, mais elle à aussi ses limites. Beaucoup d'entre eux se sentant trop impliqués dans le coup, ne lâcheront jamais. Quand ils touchent river : ça fait très mal (lol). Bien qu'aujourd'hui, je sente beaucoup plus le jeu et les tells, je limite donc la casse dans ces cas là.
Et puis, il y a mon jeu agressif (28/23/7) qui agace : les « fils de pute » fusent tous les jours dans le chat. Pour une partie des joueurs sur cette limite le poker est une histoire d'ego et ils n'apprécient guère de se voir bousculer par un joueur qui les agresse plus que de moyenne préflop, alors que le limp est leur move préféré. « M'outplayer » post-flop est devenu leur sport favori !
De plus, je pense que la « popularité » de mon blog me désert plus qu'il ne me sert. Jouant sous mon pseudo, beaucoup de joueurs me reconnaissent. Certains me saluent très sympathiquement alors que d'autres tirent une vraie jouissance d'avoir remporté un gros pot face à moi et n'hésite pas à me le faire savoir de façon très désagréable. Très souvent, ils m'insultent et hit-and-run (quittent la table immédiatement) après m'avoir destacké. Pour ma part, je ne rentre absoluement jamais dans le jeu de la provocation.
J'ai « profilé » (toujours grâce à mon tracker), le joueur médian de la limite sur Ongame. Il joue : 42/11/1. Avec un nombre de 31 big blinds perdus pour 100 mains. Des stats révélatrices de jeu « calling-station » majoritairement pratiqué.
Pour toutes ces raisons, je sais que je ne peux clairement pas être perdant sur le long terme (méthode Coué jm.optimise inside) sur cette limite. Même si j'ai encore de gros leaks, que j'essaie de soigner (beaucoup de calls foireux où je m'auto-level). Je n'ai pas eu l'occasion de m'entretenir avec Jessy depuis son départ pour les Bahamas, puis le Maroc. Il vient de rentrer et m'a immédiatement proposé de faire le point, ce qui pourra ne me faire que du bien. À suivre !