Dans l'oeil de la joueuse pro : Novembre ou le mois où on y était presque

Publié le par Lucille

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Avant de vous raconter les pérégrinations de ma petite personne lors de ce mois de grand froid, je vais panser une blessure que j’ai faite au petit cœur d’un joueur que j’apprécie beaucoup.

Lors de mon dernier article, je disais avoir vu ma chance tourner lorsque j’étais arrivée à la table de Clément Thumy lors du 1K du cercle Wagram car j’allais pouvoir le 3bet à tapis assez light vu que le jeune homme est loin de ne jouer que le top 10 des mains.

Je l’ai croisé au 3K de l’ACF peu de temps après et j’en ai entendu parler de ces quelques mots à son sujet… À peu près un million de fois ! Dieu seul sait comment, il a réussi à en déduire que je le prenais pour un fish.

Alors je vais réparer le mal ici même où tout a commencé. Clem, je me confonds en excuses pour avoir heurté ton petit cœur. Je te considère comme le joueur talentueux que tu es et rien de moins. Je te souhaite toute la réussite du monde dans tes 7 bet light à venir.

Maintenant que ceci est réglé, je vais vous résumer mes 3 derniers tournois.

3000 des Hold’em Series à l’ACF

Première table : à ma droite Basou, à ma gauche Vivian Anseline et Valentin Messina.

Dès le premier niveau, je gagne un joli pot (6K) en parvenant à me faire payer 3 streets de value sur T7429, lorsque j’ai les As. Quelques coups plus tard, je me fais payer un massif overbet river quand j’ai quinte max.

Je n’ai eu aucune confrontation contre Valvegas. Basou, a contrario, m’a rendu quelques décisions difficiles. Je lui prendrais tout de même quelques milliers de jetons en le 5bettant light à tapis avec AJ.

Je suis rapidement chipleader du tournoi. Arrive ensuite un coup étrange : J’ai les As UTG, en 100/200. Je raise à 550. Je suis suivie par UTG+2 et par un joueur en fin de position.

Le flop arrive 682 rainbow. Je c bet à 1100. UTG+2 raise à 2500 avec 6000 derrière. L’autre joueur fold. J’annonce all in. Et là, il tank ! Et ce n’est pas le plus étonnant : il tank avec les Rois ! Il finit tout de même par payer et je prends son tapis...

Seconde table : Vikash Dhorasso, Bruno Solo et Xavier Detournel.

Je resterais juste le temps de perdre l’équivalent d’un 3 bet preflop et d’un cbet avec KK contre AT sur TT9.

Troisième table, ça joue aux chaises musicales : Davidi Kitai, Trsitant Clémencon, Pascal Bueno, Benjamin Pollak, Guillaume Cescut et Léo Laslandes y passeront ou s’y installeront.

Aux blindes 200/400, utg, Davidi relance à 1050. Il a un tapis d’environ 100K comme moi. Le joueur à ma droite suit avec 23K derrière. Je call aussi avec 44. Le joueur au bouton boîte pour 3800. Davidi et l’autre joueur engagé suivent. Moi aussi bien évidemment. Davidi check blind (avant d’avoir vu le flop).

Flop T46ss. Le joueur à ma droite mise 7000. La flop contenant beaucoup trop de tirage, je raise à 20 000. Davidi fold et l’autre joueur tank un bon moment pour finir par mettre tout ce qu’il lui reste avec T8o !!! Le joueur au bouton montre AQ avec la dame de pique. La turn 7s ouvre une ventrale à ma droite et les piques au bouton. La river, une ultime brique, ramène une floppée de jetons vers moi.

Jour 2

Première table : Davidi Kitai, Léo Laslandes, Arnaud Esquevin et Nicolas Babel.

Sur les 4 cependant, seul Léo Laslandes résistera à la première heure. D’ailleurs, il m’embêtera bien !

En milieu de parole, je relance 89s. Je suis suivi par le bouton. Léo décide de 3bet (il a le double de mon stack). Je n’ai pas de doute sur le fait qu’ici, il est « en pleine pampa », comme dirait Arnaud. Je le 4 bet donc pour un quart de mon stack… Lui donnant un parfait levier pour me mettre à tapis (évidemment le bouton fold), la main tremblante. Je suis obligée de folder.

Je fais une énorme erreur ici en lui laissant la main… Mais je ne me doutais pas qu’il savait que je pouvais 4bet light, pour ma défense. Les 4 bet des femmes sont généralement plus respectés que ça… Il me montrera un 8, confirmant ma lecture et mon erreur.

Puis 2 coups à tapis contre des short stacks amputent de 20/30k mon tapis à chaque fois.

S’en est ensuite suivie une longue période où je n’ai vu que des J2o et confrères pendant laquelle mon stack a souffert. Je finis par bust à la semi bulle (25ème pour 18 payés si je ne m’abuse) sur un sick set up, avec 25BB et top 2 contre flush floppée chez Victor Delmas.

WPT Amnéville

Première table : beaucoup de calling stations, pas mal de donk bet, beaucoup de miss value et une peur générale des flush qui rentrent river (surtout quand ça n’a aucun sens avec l’action).

J’ai eu quelques mains rigolotes, comme celle-ci : En 50/100, deux joueurs limp en early. Je raise à 375 en middle avec As Roi de cœur. Un seul limper suit. Flop 348 avec 2 cœurs. Le limper check, je c bet à 500. Il call. Turn 9 pas de cœur. Il check à nouveau. Je second barrel à 1100. Réponse : 30 000 et tapis ! Bon bah fold !

Je suis en SB. En 100/200, un joueur, en tilt après avoir perdu la moitié de son tapis, limp. Deux autres joueurs font de même derrière lui. L’action arrive à moi. Je retourne QQ et raise à 950. Les 3 suivent !

Flop Q73 avec 2 piques. Le premier limper a l’air très agité. S’il veut tout mettre, on va l’aider. Je mise 3000. Et ça ne rate pas, j’entends « 14000 et tapis ! ». Les deux autres limp-callers nous abandonnent évidemment. Il retournent les As et, deux briques plus tard, je prends un sympathique pot.

Ensuite, Alain Roy et Jean-Paul Pasqualini arrivent à la table. Les deux sont à ma droite et le temps que l’action arrive jusqu’à moi, les pots sont déjà 4bet pour la plupart. Je finis la journée à 70 000 (40BB à la reprise) pour une moyenne à 65 000.

Jour 2

Première et unique table : je trouve Basou et Nesrine à ma table. Tous les deux ont un stack conséquent et s’en servent. Les deux ont la position sur moi.

Je tombe assez rapidement à 20BB. Je resteal à tapis fréquemment et parviens à me maintenir en n’étant jamais payée. Ensuite je passe deux coin flip qui me ramènent à la moyenne, soit un peu plus de 40 BB. Et après, c’est le drame…

Je raise utg+1 avec 77. Je suis minraise par utg+2, qui joue de manière… hum… créative dira t’on. Je le mets sur un monstre ici et j’ai toujours les côtes pour set miner donc je call, après un fold général.

Le flop est, à première vue, merveilleux : 874hh. Je check, il bet, je raise, il boite, je call. Et je vous le donne en mille : il a brelan de 8. Bien joué le min raise… Il me couvre légèrement et je saute à 10 places des ITM.

J’ai mis quelques heures à me remettre de ce coup, je dois bien l’avouer. Non seulement, il est insensé mais surtout il était supposé me relancer dans le tournoi avec un peu plus de 2 fois la moyenne et donc une vraie chance de faire un joli résultat… Bref, à nouveau : next !

Grande finale du BPT à Enghien

Je dois avouer qu’il me tenait tout particulièrement à cœur de « perfer » dans ce tournoi organisé par mon sponsor, Barrièrepoker.fr. La finale des Barrière Poker Tour, organisée dans le très connu théâtre d’Enghien-les-Bains, a attiré un field très relevé. Beaucoup de professionnels français avaient fait le déplacement.

Jusqu’en fin d’après-midi, j’ai construit petit à petit mon stack, sans coup mémorable. Ma première table était assez tranquille. La plupart des joueurs était incapable de lâcher top paire 6ème kicker sur un board pairé mais s’enfuyait en courant dès qu’une couleur montrait le bout de son nez river (décidément !).

Seconde table : Aux blindes 300/600-50, ma table a ma table a cassé et je me suis retrouvée avec Ronando et Michel Abécassis. Aucun des deux ne m’a trop embêtée, ceci dit.

J’ai plus ou moins 50 000 de stack lorsqu’arrive ce coup : Tout le monde fold jusqu’à moi, qui suit en SB. Le BB est un joueur très serré. Je compte donc relancer anytwo et facilement prendre sa blinde et les antes. Je retourne J3o et aux blindes 500/1000-100, je raise à 2500. Il call.

Le flop arrive J56. Je c-bet à 3500 (après coup, il aurait fallu checker ici, ce joueur ne me paiera jamais avec moins bien). Il call. A priori, j’en ai fini avec cette main.

Sauf que la turn est une carte magique : le 3 (qui apporte un tirage trèfle)! Je mise 6500 et il me revient dessus à tapis pour 28 000 de plus.

Je n’ai pas de doute sur le fait qu'il ait une main. Je tank et finis par call quand je réalise qu’en plus des brelans et d’AJ de trèfles, il y a des overpaires dans sa range ici. Bingo ! Il a les As et la river ne le sauve pas.

Troisième table : Peu de temps après, je suis déplacée à la table de Léo Truche et Fabien Perrot. J’aurai le temps, avant la fin de la journée, de perdre un pot monstrueux les Dames contre les As (dans des circonstances litigieuses).

13 blindes pour le day 2. Des décisions faciles donc…Je vole beaucoup et je gagne 2 flips à tapis non couvert. Mais ce répit ne sera que de courte durée car je perds plus de la moitié de mon stack avec top two au flop contre quinte river. Je finirais par sauter en combat de blindes, à 25 places des ITM.

Donc un mois sous le signe de la bulle… En revanche, d’une certaine façon, il y a du mieux si l’on considère le mois précédant. J’espère que les prochains tournois auxquels je participerais seront encore meilleurs. Je réalise de plus en plus qu’un joueur de poker doit savoir tirer les enseignements de son jeu, s’armer de patience et surtout être persévérant…

Vivement Décembre ! J’espère que cette énumération de mains n’étaient pas trop indigeste…

Lucille Cailly, membre de la Team Pro BarrierePoker.fr

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L
<br /> <br /> C'était la moindre des choses<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Tu as bcp de sagesse et de talent... donc no soucis pour la suite<br /> <br /> <br /> bizz<br /> <br /> <br /> <br />
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K
<br /> <br /> pas facile d'éviter les balles...GL pour la suite.<br /> <br /> <br /> <br />
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