Poker online : le point sur le marché français
Il y a longtemps que je n'ai pas fait un point sur le trafic des poker-rooms en .fr. Tout d'abord, les chiffres donnés par PokerScout nous montrent qu'aucune poker-room n'écrase le marché à l'heure actuelle. Il faut dire, qu'avec une offre d'environ trente salles de poker en ligne, la concurrence joue des coudes.
Poker-Stars domine bien entendu le classement avec 1780 joueurs de cash-game en moyenne, mais Winamax s'accroche de fort belle manière avec 1460 joueurs, soit seulement 18% de déficit en terme de trafic par rapport au géant mondial. Markéting agressif et créatif, spots TV et slogan qui font mouche, sponsoring d'équipes de Ligue 1, omniprésence au sein de la communauté online, amélioration du logiciel : la poker-room de Patrick Bruel sait taper là où il faut pour attirer les joueurs en masse.
Derrière, on retrouve Everest Poker et Party Gaming qui se tirent la bourre. Avec respectivement 930 et 910 joueurs de cash-game en moyenne. Everest Poker joue la carte familiale et communautaire, appuyée par une campagne de communication axée sur ses joueurs sponsorisés (Fabrice Soulier, Léonard Truche et Valentin Messina). Le réseau Party Gaming composé de : Party Poker, PMU, Lucky Jeux, ACF Poker et WPT.fr, mise sur la diversité. Mais aussi sur l'étiquette WPT et sur l'image de Bruno Solo, censé attiré le chaland.
Légèrement décroché, le réseau Ongame (Bwin, Eurosport Poker, Sajoo, Winga et bientôt Unibet) avec 750 joueurs en moyenne. Ici chaque poker-room a un marketing bien distinct pour séduire les joueurs. Bwin mise ses gros moyens pour assurer sur sa visibilité lors de campagnes pub TV, Eurosport Poker fait rêver avec sa Team Factory, Sajoo filiale du groupe Amaury recrute du côté de ses sites internet de l'Equipe et du Parisien, quant à Winga, petite dernière du réseau, elle s'attaque aux communautés online pour tenter de se faire une place. À l'avenir, l'arrivée d'Unibet devrait permettre d'augmenter sensiblement le nombre de joueurs présents sur le réseau.
Bien plus loin : Full Tilt Poker avec 250 joueurs de cash-game en moyenne. La poker-room, numéro 2 mondiale, est, je vous le rappelle, arrivée avec beaucoup de retard sur le marché français. Une campagne de comm' jusqu'ici copiée-collée sur le modèle américain qui n'a pas fonctionné. Les inquiétudes liées au « Black Friday » commençant à s'estomper et les joueurs US ne pouvant plus accéder à la poker-room en .com, il est fort à parier que Full Tilt Poker va se recentrer en partie sur le marché national les mois qui viennent.
Ensuite on retrouve PKR avec 83 joueurs en moyenne. La poker-room indépendante en 3D n'arrive pas à décoller. Assez peu présente médiatiquement, elle compte néanmoins visiblement sur un noyau dur de joueurs fidèles.
Puis vient Ipoker (Chili Poker, Titan Poker, Joaonline, Tranchant Poker, Poker83) avec 62 joueurs en moyenne. À vrai dire, ces chiffres sont tout simplement catastrophiques pour le réseau. Pourtant, Chili Poker s'active dans tous les sens pour séduire les joueurs et lancer des initiatives novatrices, mais voilà, les moyens sont limités! Sincèrement, je pensais que l'arrivée de Titan Poker allait permettre au réseau de redresser considérablement la barre... que nenni ! Le logiciel moyenâgeux n'est certainement pas étranger au faible nombre de joueurs réguliers présents sur le réseau.
Enfin, parmi les non-trackées, nous retrouvons : Microgaming (Poker888, Poker Xtrem, Poker Subito, My Pok et feue 200% Poker), Partouche et FDJ (Barrière Poker, WSOP). Difficile de se prononcer sans chiffres concrets, mais je suis en droit de penser que le trafic est très faible sur l'ensemble de ces poker-rooms.
Voilà pour cet instantané. La vérité d'aujourd'hui ne sera certainement pas celle de demain. Les mois qui viennent vont probablement nous apporter leur lot de : fusions, acquisitions, disparitions. Le marché français semble en effet très largement saturé par l'offre. Trop de poker-rooms tue le poker online? Certainement ! Au point que ces dernières semaines, même les poids lourd que sont Poker Stars et Winamax ont connu des difficultés à atteindre les garanties de leurs tournois réguliers. À suivre...