Quin(t)e pour le monsieur au fond à gauche !
« Remets-toi aux tournois Chris ! ». Voici en substance ce que beaucoup d'entre vous m'avez dit dans les comments de mon billet précédent. Vous m'aviez aussi dit de changer de room. Hier soir, tard, alors que les programmes TV ne m'attirent guère, je décide d'ouvrir PokerStars. Une poker-room sur laquelle je n'ai pas dû jouer depuis près de trois mois.
Rapide tour dans les tournois proposés : « Cool un 10 € démarre dans 5 min ». Me voilà inscrit et la partie commence. Peu de jeu, je n'arriverai jamais à monter des jetons et finirai par me retrouver en situation de coin-flip avec AK vs 99 et 19 big blinds à mon actif. Pas de miracle, je ne remporte pas le coup. Eh oui, remporter un coin-flip relèverait aujourd'hui d'un petit miracle pour moi !
Peu importe, cette petite heure de jeu m'a donné un goût de trop peu. Retour dans le lobby, j'aperçois un tournoi à 20 € et 3000 € garantis, les enregistrements tardifs sont en cours. 3500 jetons round 10 min, une petite structure sympatique en somme. 17ème main je reçois les AA en mileu de parole.
Wow, alors ça cool, ça faisait un moment que les deux flèches n'étaient pas venues me saluer. Je raise après un limper, et nous voilà quatre dans le coup. Ah oui j’oubliais, je suis sur une room FR, impossible de se retrouver en tête-à-tête sur un coup à ce niveau de buy-in.
Flop : J2T. Le joueur à ma droite attaque le pot au flop. À quatre dans le coup, je ne veux pas prendre de risque, je lui envoie une petite mine pour le faire fold ou l'isoler. Voilà que le joueur au bouton balance son tapis. L'ouvreur initial le suit. Hum, hum ! Bon, je suis sur un tournoi sur lequel j'ai pu constater, sur les mains précédentes, le niveau de jeu. Raisonnablement, je ne peux pas folder une paire d'AS face à ce genre de zozos et sur un flop pas si dangereux que cela finalement, s'il n'y a pas de brelan en face. Les cartes se dévoilent, je suis face à deux tirages quintes : une par les deux bouts et l'autre ventrale ! Je suis favori à 66 % et il y a pas mal d'outs qui s'annulent de parts et d'autres. Le turn est une brique, la river est un 9. « Quinte pour le monsieur à droite ! » Cool c'était le short-stack parmi nous trois et j'arrive « miraculeusement » à remporter le pot extérieur face l'homme à la ventrale. Le gagnant du pot, quant à lui, passe dans le top 3 à 150 joueurs restant.
Que ce pot aurait fait du bien à mon moral et mon tapis, mais pas grave, je suis toujours en vie. Je grind les mains suivantes, sans jamais mettre mon tapis en danger. Puis, voilà qu'une paire de 8 m'est servie UTG. Je relance, suivi une fois, deux fois et le joueur en big blind envoie son maigre tapis. Bon, ça m'arrange pas et ça commence à couter un peu cher, je me retrouve dans l'obligation de setminer, j'ai pas envie de pousser mon tapis et de devoir jouer un coin-flip à ce moment du tournoi ! De toute façon, je considère les jetons du joueur all-in, comme de l'agent mort.
Fop : 648 avec deux piques. Ça c'est cool, un brelan floppé. Bon le flop est pas mal dangereux, mais je suis très certainement devant, à moins qu'un vieux 57 des familles ne traine dans le coin. Je décide tout de même de checker, trop de value à faire sur un flop comme celui-ci, face à des ahuris. Le joueur au bouton tente de ravir le pot, je le raise fortement et me commit pour lui faire comprendre : « Mets-moi all-in, pas de problème, j'ai le doigt sur le bouton call ». Dans l'affaire, j'oublie le joueur à gauche qui lui se reveille et me mets à tapis. « Merde, si ça se trouve c'est lui qui a 57 ! ». Bon, on verra bien ! Le joueur au bouton se couche. Les cartes se dévoilent, et je tombe sur un très étonnant K7s. Le joueur a donc envoyé son tapis au flop dans l'espoir de toucher une quinte ventrale, soit 4 cartes (les 5) et pas une de plus. Face à lui, je suis favori à 86 %. Mais voilà, le 5 tombe immédiatement au turn. « Quinte pour le monsieur à gauche ! ». Bref espoir, car j'ai encore presque une carte sur quatre dans le paquet qui me sauve à la river. Mais quand ça veut pas, ça veut pas ! Je parle rarement dans les chat, mais une fois éliminé, je lacherai un : « Que dois-je faire, rire ou pas ? ».
Plus que la carte qui tombe, car prendre un 4 outers ça arrive, c'est la manière qui m'est devenue insupportable. J'ai envie de dire : « Monsieur à la quinte, caller une relance préflop avec K7s c'est déjà pas terrible, mais envoyer son tapis au flop dans l'espoir d'aller chercher 4 cartes, c'est balancer 17€ par la fenêtre dans un tournoi à 20 € et complètement hypothéquer ses chances de faire ITM. Je suppose qu'il s'en fouterait comme de l'an 2, puisque finalement c'est une strtégie payante visiblement : il a lui aussi intégré le TOP 3 du tournoi. Va comprendre Charles ! Pour ma part, si j'avais remporté les deux tapis préflop je serais devenu large chipleader et aurais pu entrevoir un bout des presque 800 € promis en cas de victoire. « Si j'aurais su, j'aurais pas venu ! »
Je disais dans les posts précédents que je perdais quasi-systèmatiquement contre des joueurs qui faisaient n'importe quoi : cash-game ou MTT, finalement même combat. J'avais environ 2.5 % de chances de perdre consécutivement les trois coups où je suis parti à tapis dans les deux tournois d'hier, et ben une fois encore, je l'ai fait ! Encore plus fort, mon tacker me dit que j'ai perdu 22 de mes 23 derniers brelans floppés. Pas le courage de calculer, mais si ça vous intéresse le copain de Rincevent peut vous y aider.
Jessy, mon coach et ami, est intervenu hier dans les comments de mon article précédent, en faisant comprendre qu'un bad-run, c'est un bad run, et ce, peut importe le format joué. L'illustration est faite !
Je me rends compte que ce blog est en passe de devenir numéro un des blogs de whine. Pourtant, y'avait du lourd en face (suivez mon regard lol).