Adoptez la « Bankroll Management attitude » et devenez un joueur gagnant ! (Part1)

Publié le par Xewod

Selon diverses sources, entre 85 et 90 % des joueurs de poker online seraient perdants, l’impression primaire que laissent planer ces chiffres est qu’il y a 10-15 % de bons joueurs de poker qui dominent la grande majorité des autres joueurs !

Et bien la réalité est toute autre, il y a surtout de bons et de moins bons gestionnaires. Quand je parle de gestion, je parle de ce pécule souvent appelé cagnotte par les néophytes et bankroll par les experts, qui géré convenablement permet d’enchainer les parties sans avoir à redéposer d’argent sur les poker rooms et de devenir peu à peu un joueur gagnant qui pourra retirer des gains substantiels du poker.

Beaucoup de joueurs pensent que leur niveau qui leur permet de dominer les joueurs qu’ils côtoient autour des tables est suffisant pour être un joueur gagnant. Pourtant ils ont tort, ils oublient le plus souvent l’un des facteurs essentiels que tout joueur de poker subit, à savoir : la variance. Une donnée qui peut rapidement faire plonger n’importe quel joueur de poker dans le gouffre s’il ne s’y est pas préparé.

Qu’est-ce que la variance ?

La variance est une formule mathématique qui correspond à l’écart type porté au carré, permettant de mesurer la dispersion des données statistiques d’un échantillon.

Dit ainsi, je vous concède que cela n’a rien de bien sexy. Je vais donc tenter de vous expliquer la variance dans des termes bien plus concrets appliqués au quotidien et plus particulièrement au poker.

On a tous entendu parler des lois des séries, de mauvaises nouvelles qui arrivent toutes dans un espace temps rapproché et bien je vous dirais que c’est tout à fait normal car la malchance comme la chance ne sont pas des données linéaires qui interviennent à intervalle régulier. Nous disposons tous d’un capital chance à l’échelle de notre vie qui s’étale aléatoirement tout au long de notre existence.

Pour être gagnant lors d’une partie de poker il faut une alchimie favorable de deux paramètres essentiels : être meilleur que ses adversaires et le croupier réunis et avoir le facteur chance de son côté. La part de chance au poker doit être atténuée au maximum par des décisions intelligentes dictées par une bonne technique, mais aussi par les informations que les adversaires nous donnent et que l’on doit être capable d’analyser.

Toujours est-il que la chance est un facteur qui par définition, ne peut pas être contrôlé, mais que l’on subit. Un jour Phil Hellmuth, le recordman des bracelets lors des WSOP a dit « si la chance ne faisait pas partie du poker, je gagnerais tous les tournois ». Ainsi aussi étrange que cela puisse paraître, je dirai que même Phil Ivey qui est certainement le meilleur joueur de poker au monde actuellement n’a quasiment aucune chance de remporter 10 Heads-Up à la suite face à des joueurs lambda, par contre Roger Federer qui domine également sa discipline n’a quasiment aucune chance de perdre l’un de ses 10 matchs face à d’autres joueurs lambda car la chance influe très peu sur le résultat d’un match de tennis.

La variance négative aussi appelé bad run par les joueurs de poker est une période noire où vous rencontrerez souvent la carte qu’il ne faut pas à la river, celle qui fait gagner vos adversaires et qui vous plonge dans le doute. Durant cette période, vos paires d’AS seront craquées régulièrement et vos couleurs rencontreront des fulls house.

La variance positive, elle est tout l’inverse, c’est le good run, c’est une période où tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes, vous aurez alors l’impression que rien ne vous résiste et que vous êtes au dessus du lot, serez capable de monter des tas de jetons durant les parties comme jamais.

La variance qu’elle soit positive ou négative est un leurre statistique qu’il est important de déceler et de prévenir pour ne pas entrer dans des périodes de doutes insurmontables ou dans le cas inverse (celui de la variance positive) de se bruler les ailes pour s’être vu trop beau.

Prévenir pour mieux guérir :

Nous l’avons vu la variance fait partie de la vie du joueur de poker, une fois cette donnée de base bien assimilée un grand pas est fait. Il va maintenant falloir trouver les armes, pour que cette satanée variance ne vienne pas réduire votre dépôt ou vos gains de poker passés à peau de chagrin.

Beaucoup de joueurs réfléchissent en terme de budget poker, c’est une erreur. Si vous voulez devenir un joueur gagnant sur le moyen ou long terme il va falloir réfléchir en tant que gestionnaire de cagnotte (bankroll). Concrètement si vous avez un salaire de 1500 €, allez-vous acheter dès votre paye reçue une paire de chaussure à 1000 € au risque de ne pas pouvoir payer votre loyer ou bien nourrir votre famille ? La réponse est bien sûr non, si vous êtes un minimum responsable, car vous savez que vous n’aurez pas de rentrée d’argent avant 30 jours et qu’il va vous falloir gérer votre budget d’ici là.

Et bien au poker c’est pareil, avant de jouer une partie il va falloir être responsable et penser au prochaines parties pour diluer les chances de vous retrouver à zéro si vous n’avez pas de rentrée d’argent durant 10, 20, 50 parties. Il va donc falloir fractionner votre capital poker en fonction du type de parties que vous allez jouer pour pouvoir contrer la variance et pouvoir attendre sereinement les gains.

L’une des erreurs à ne pas commettre lorsque que l’on est dans une période noire est de modifier son jeu en pensant faire varier les résultats à venir, si après avoir examiné vos mains, vous pensez avoir joué un bon poker et avoir perdu tout de même alors ne doutez pas de la suite, on peut certainement parier sur la faute à pas de chance ou plus clairement que vous êtes victime de la variance. Dans ce cas ne changez rien, les mathématiques viendront à un moment ou à un autre à votre secours, en attendant comme dit précédemment votre bankroll devra être suffisamment conséquente pour « encaisser les coups. »

Une autre donnée à prendre en considération est de bien identifier le niveau sur lequel vous devez jouer, au poker on parle de limites. Les tournois à 1 $ sont une limite, les tournois à 5 $ en sont une autre, etc, etc. Pour commencer, Il va donc falloir choisir une limite, un format (tournoi, sit and go, cash game) et une variante (Hold’em, Omaha, H.O.R.S.E, etc) sur lesquels vous êtes à l’aise et légèrement meilleur que vos adversaires sinon même la meilleure gestion au monde ne fera jamais de vous un gagnant au poker, mais là est une autre question, celle de la technique qu’il vous faudra travailler via des lectures ou des cours de coaching.

Part 2 dans quelques jours.

 

Publié dans Bankroll Management

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M
<br /> LOL<br /> Stocker des $ sur un compte poker sans les jouer...<br /> tout ceci est un doux rêve et quasi irréalisable !<br /> <br /> <br />
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D
<br /> Bonjour,<br /> <br /> Il existe effectivementdes periodes de good et bad run plus ou moins longues.<br /> <br /> Tout comme lorsque l'on joue à pile ou face c'est du 50/50 mais les évènements sont indépendants les uns des autres. Aussi pile peut être le résultat 10,15,20 fois de suite. Si pile conrrespond au<br /> bad beat je vous laisse imaginer l'état de votre bankroll à la fin de la série.<br /> <br /> Une gestion raisonnable est par exemple de ne pas excéder 1/40 de buy-in par rapport à sa bankroll en tournoi et 1/20 de cave en cash game<br /> <br /> Que le flop soit avec vous<br /> <br /> Descartes10 qui pense donc qui ... folde<br /> <br /> <br />
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L
<br /> merci pour le sujet tres tres interressant<br /> vivement la suite<br /> <br /> <br />
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I
<br /> Très bon article <br /> <br /> <br />
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X
<br /> Merci, dans la prochaine partie de l'article je détaillerai ce point :-)<br /> <br /> <br />
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