Marché du poker en ligne : un 1er anniversaire sans gâteau
Un peu plus d’an après l’ouverture du marché du poker en ligne en France, la poule aux œufs d’or promise aux opérateurs semble finalement n’avoir été qu’un mirage. Une poker-room ferme définitivement (200% Poker), d’autres qui commencent à tailler largement dans leurs effectifs en « loucedé », des joueurs sponsorisés ne sont pas reconduits pour raisons conjoncturelles (lire l’excellent article de Valentin Messina à ce sujet) et un ex-numéro 2 mondial qui se fait suspendre sa licence française.
Taxe étatique très (trop) lourde, marché cloisonné en manque d’oxygène, profusion de poker-rooms, joueurs récréatifs trop peu nombreux et effets collatéraux du « Black Friday » : tels sont les ingrédients d’un marché en pleine déprime. Pour enfoncer le clou, certains politiques souhaitent que le poker ne soit plus considéré comme un jeu de hasard, et de ce fait, pouvoir taxer librement les joueurs sur des gains qui rentreraient alors dans le cadre de l’impôt sur le revenu.
Nos voisins belges vont bientôt avoir leur marché régulé. Bien qu’on ait souvent tendance à les railler, il faut bien avouer que leurs responsables politiques, qu’ils n’ont pas (lol), semblent avoir été bien plus inspirés que les nôtres. Des licences online accordées à des établissements en dur (casino et salles de jeux) pour limiter le nombre d’opérateurs, des poker-rooms en .be qui permettront aux joueurs belges de se confronter aux fields des .com, des limites de pertes tous logiciels confondus pour lutter efficacement contre l’addiction.
En France, un an plus tard, on a comme l’impression amère que tout a été fait à l’envers. Que l’ARJEL ne sert strictement à rien, si ce n’est servir d’alibi à la taxation.
Nul besoin de s’appeler Madame Soleil pour comprendre que si rien n’évolue, certains opérateurs risquent prochainement de jeter l’éponge ou « crever la bouche ouverte ». Même le tout-puissant Poker Stars a menacé, via son patron français Alexandre Balkany, de se retirer si l’Etat ne revoyait pas ses positions. Bluff du chip-leader ou réel ras-le-bol ? Certainement un peu des deux. A suivre…